If you don’t agree, don’t come back

Par Delphine Minoui le 18 mai 2008 16h45

“If you don’t agree, don’t come back” (“Si vous ne vous mettez pas d’accord, ne revenez pas”). Les pancartes portées symboliquement à bout de bras, ce vendredi 16 mai, par des rescapés de la guerre civile (1975-1991) avaient tout d’un ultimatum adressé aux factions libanaises de la majorité et de l’opposition, en partance pour Doha dans le cadre de négociations serrées. Depuis trois jours maintenant, ces dernières sont en train de plancher, sous la présidence du premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, sur une sortie de crise.

 Le chef du gouvernement qatari a proposé un compromis consistant à partager les portefeuilles ministériels entre trois : un tiers pour chaque camp et le dernier tiers pour le futur président (qui devrait être le général Michel Sleimane, candidat de consensus). L'opposition a, selon les délégués, accepté cette proposition mais la coalition au pouvoir attend un accord sur les autres points avant de donner une réponse définitive. Au cœur des préoccupations de la majorité se trouve, en effet, l’épineuse question de l’arsenal militaire du Hezbollah.

Ici, à Beyrouth, loin des débats politiques, les Libanais sont fatigués. Fatigués de ces querelles politiques qui vont heurter, une fois de plus, disent-il, la saison touristique estivale. « Ce qui s’est passé est une claque pour tout le Liban », déplore une jeune Libanaise croisée hier au supermarché. « Qui va oser venir au Liban pour les vacances d’été ? A cause de nos leaders, le tourisme va flancher, alors qu’il constitue une de nos principales sources de revenus ». Avant d’ajouter : « Après la guerre de 2006 contre Israël, la vie a repris progressivement. Mais là, on a tous le sentiment que ça peut éclater à nouveau. On continue à entendre parler d’accrochages entre différents groupes libanais. Et ça, je le comprends, ce n’est pas très encourageant pour les Libanais de la diaspora qui songeaient à venir passer l’été à la plage ».

Pour ceux qui, pris dans la torpeur des longs week-ends parisiens, auraient raté certains épisodes de la crise libanaise, je vous conseille vivement d'aller faire un tour sur le blog de David Hury, journaliste français basé au Liban, qui nous livre un récit, au jour le jour, des derniers événements. Un excellent résumé, avec sons et images à l'appui.

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