Il n'est pas trop tard

Les parents de L'Île-des-Soeurs ne veulent pas que leurs enfants d'âge primaire soient forcés d'aller étudier à l'école Crawford.
Photo: Serge Boisvert

Pierre Vigneault
Publié le 12 Juin 2012 
Pierre Vigneault

C'était vrai l'automne dernier et ça l'est encore aujourd'hui: seule une intervention gouvernementale permettra d'éviter que les enfants de L'Île-des-Soeurs soient forcés d'aller étudier hors de leur milieu.

Je suis toujours convaincu que le parc de la Fontaine est le meilleur endroit pour la construction de la nouvelle école. Et il n'est pas vrai que ce projet saccagerait le parc, comme le soutiennent ceux qui s'opposent à cette option. L'arrondissement a démontré de façon irréfutable que la nouvelle école et ses annexes occuperaient moins de 10% de la superficie du parc et qu'elle n'affecterait pas les autres activités récréatives que l'on peut y pratiquer actuellement. Le projet bonifié l'an dernier a permis de dissiper tout doute raisonnable à cet égard et personne, à ce jour, n'a pu démontrer que les affirmations de l'arrondissement étaient fausses.

Je pense qu'on a consacré trop de temps à analyser des sites alternatifs qui ne répondaient pas aux besoins. Le seul emplacement qui offre certaines possibilités est le «lot Archambault», mais en plus des incertitudes qu'il présente, sur le plan environnemental, il reste soumis aux mêmes contraintes que le parc de la Fontaine, au niveau du zonage.

Le plan «CPE», suggéré par le député Gautrin, méritait certes qu'on s'y attarde, mais il n'a pas fonctionné. Dans le court laps de temps dont on disposait pour attacher toutes les ficelles, il devenait impossible de réaliser un projet aussi complexe. Et, là aussi, on se butait à l'obstacle du financement des coûts d'acquisition du terrain. L'option du site Levert est confrontée au même écueil; l'administration de la ville de Montréal se refuse à acquérir des terrains privés pour les céder à une commission scolaire.

Les diverses approches auront cependant eu une certaine utilité. Elles auront permis de démontrer qu'un amendement à l'article 89 de la charte de la ville de Montréal demeure la seule option qui pourrait éviter le transfert d'élèves vers la «terre ferme» de Verdun. Cette mesure a été réclamée par l'arrondissement, le comité exécutif de la ville de Montréal et de nombreux organismes qui représentent les citoyens.

Certains indices permettent de croire que le gouvernement donnera suite à ces requêtes avant la fin de la session actuelle, à l'Assemblée nationale. Si tel est le cas, il restera quand même plusieurs étapes à franchir avant que l'on puisse amorcer la construction de la nouvelle école au parc de la Fontaine.

Mais il n'est pas trop tard. En voyant s'ériger une école toute neuve, dans un environnement idéal, les parents seraient sans doute mieux disposés à accepter le déplacement temporaire de certains élèves de l'île hors de leur milieu.