L’été des enfants à Gaza

 - 14 JUILLET 2012

Il y an plus de 20 ans que j’étudie l’Histoire et l’actualité du Moyen-Orient. J’ai visité la région à plusieurs reprises. J’aime cette partie du monde, elle me fascine et elle me répugne en même temps.

J’hésite toujours à parler du conflit israélo-palestinien en public car je tolère très mal l’incontournable déferlante de commentaires antisémites, déguisés en antisionisme. Mais bon, courage.

Antisionisme n’est pas un synonyme d’antisémitisme tant qu’on ne souhaite pas la disparition d’Israël. Malheureusement, c’est devenu la position à la mode chez beaucoup  d’intellectuels de gauche et leurs idiots utiles, alimentés par une très efficace propagande arabe.

Israël a définitivement perdu la guerre des relations publiques. Mais comme m’a dit un jour Itzhak Rabin, que j’avais rencontré à Jérusalem au restaurant The Cow on the Roof, et citant Voltaire, “j’aime mieux mourir incompris que de passer ma vie à m’expliquer.”

À la fin de ce blogue, si ça intéresse quelqu’un, j’expose ma vision d’une paix réaliste entre Israël et le peuple palestinien.

Hier, je suis tombée sur une nouvelle de l’agence de presse arabe Al Quds. Dans la bande de Gaza, 70 000 enfants passent l’été 2012 dans des camps de jour organisés par le Hamas et le Djihad islamique.

Dans le passé, c’était l’UNRWA, l’organisme onusien responsable des réfugiés palestiniens, qui s’occupait d’occuper les petits Gazaouis pendant l’été. L’UNRWA avait créée une sorte de mini jeux olympiques auxquels participaient 250 000 enfants. Cela créait 9 000 emplois d’été à Gaza. Mais des extrémistes islamistes n’aimaient pas ces camps (mixtes). L’an dernier, l’UNRWA a cessé son programme après que leurs installations aient été incendiées.

Que font ces jeunes maintenant ? Grosso modo, on les entraîne au combat et à devenir des djihadis. On les endurcit en les faisant marcher sur des clous et sur des lames. On les place en détention pour leur faire vivre l’expérience d’une prison israélienne et d’un interrogatoire.

Une fois retournés à l’école, ils se feront remettre des manuels dans lesquels on leur apprendra que les Juifs tuent les enfants non-juifs pour leur sang qui est ensuite utilisé dans la préparation du pain sans levain pour la Pâques juive. Aucun livre de géographie ne montre Israël, jamais. Les plus vieux se familiariseront avec Les protocoles des sages de Sion qui passe pour un livre d’Histoire dans cette partie du monde.

L’Égypte en a déjà tiré une série télé tout ce qu’il a de plus sérieux. Sous le règne de Moubarak, pas des Frères musulmans. On tremble en pensant ce qui s’en vient.

Je vous laisse tirer vos conclusions. Évidemment, ceci n’excuse en rien les bavures de l’armée israélienne, et il y en a, ni les politiques du premier ministre Netanyahou.

Mais quand vous vous demanderez comment un enfant peut-il se retrouver ceinturé d’explosifs dans un restaurant israélien, prêt à mourir et à tuer à 13 ans, ici se trouve la possibilité d’une explication: Il a peut-être participé au camp d’été du Hamas/Djihad Islamique à Gaza en 2012.

Ma vision pour l’avenir d’Israël et de la Palestine ? Deux états souverains selon les frontières de 1967 (avec certains accommodements des deux côtés)et Jérusalem-est comme capitale d’un État palestinien. La sécurité mutuelle assurée étant une condition sine qua non.

Soixante pour cent des Israéliens endossent ce point de vue depuis des décennies. Soixante pour cent des Palestiniens n’en veulent pas et souhaitent toujours pousser les Juifs à la mer.