La violence pour régler les problèmes est dans un cul-de-sac

David Bombardier
La Tribune
Sherbrooke
Le samedi 09 septembre 2006

" La violence pour régler les problèmes est dans un cul-de-sac "

Cinq ans après l'effondrement des tours jumelles du World Trade Center, un constat s'impose: les États-Unis représentent bel et bien la plus grande puissance de la planète, mais ce pays ne peut gérer le monde sans obtenir l'aide d'autres nations.

"En s'enlisant en Irak alors qu'ils avaient fait cavalier seul, les États-Unis ont buté contre la réalité, estime Sami Aoun, professeur de sciences politiques à l'Université de Sherbrooke et spécialiste du Proche-Orient. Ils ne peuvent plus être une puissance unipolaire et appliquer une politique unilatéraliste. Ils doivent faire plus de diplomatie multilatérale."

M. Aoun croit également que l'idée américaine d'imposer la démocratie par les armes dans des territoires non occidentaux est une utopie. "La démocratie se propose. Elle ne s'impose pas", affirme-t-il.

Quand on lui demande s'il voit des côtés positifs à la guerre au terrorisme enclenchée après le 11 septembre 2001, M. Aoun répond par l'affirmative.

Le sol américain est maintenant pratiquement sécurisé, si bien qu'Al-Quaïda n'est pas parvenu à y perpétrer d'autres attentats. Des pays musulmans comme l'Arabie Saoudite, l'Égypte et le Maroc se sont ralliés contre Al-Quaïda et l'appui à ce groupe terroriste a reculé dans l'opinion publique musulmane, analyse M. Aoun. De plus, l'économie mondiale s'est vite redressée après les événements du 11 septembre.

Toutefois, la guerre contre le terrorisme n'a pas résolu les problèmes de fond comme le conflit palestinien. La récente guerre entre Israël et le Liban a par ailleurs démontré que "le recours à la violence pour régler les problèmes est dans un cul-de-sac", croit le spécialiste.

 

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