Thomas Grandi et Sara Renner partenaires de David Suzuki

Le vendredi 08 décembre 2006

Les skieurs Thomas Grandi et Sara Renner et l'environnementaliste David Suzuki.
Photo PC

Thomas Grandi et Sara Renner partenaires de David Suzuki

Donna Spencer
Presse Canadienne

Calgary

Il commence à manquer sérieusement de neige au goût des olympiens canadiens Thomas Grandi et Sara Renner. Les époux Grandi ont donc décidé de donner un coup de main à l'environnementaliste David Suzuki pour tenter d'en sauver le plus possible.

Plusieurs épreuves de Coupe du monde de ski alpin et de ski de fond ont déjà été annulées cette saison en raison des chaudes températures et du manque de neige un peu partout en Europe.

Renner et Grandi demandent donc aux athlètes de faire leur part pour éliminer le plus possible les gaz à effets de serre et d'investir comme eux dans des projets verts comme les éoliennes, l'énergie solaire ou tout simplement la plantation d'arbres.

Grandi, deux fois médaillé d'or sur le circuit de la Coupe du monde de ski alpin, donnera la moitié de ses gains cette saison à la fondation David Suzuki.

«Au fil des ans, j'ai vu les hivers changer et je peux vous dire que j'ai tenté de trouver de la neige hiver comme été partout sur la planète, a dit Grandi vendredi lors d'une conférence de nouvelles. Au fil des ans, j'ai constaté de visu que les températures étaient de plus en plus chaudes et qu'il y avait de moins en moins de neige.

«Sara et moi avons décidé qu'il était temps de faire quelque chose.»

Suzuki a dit que les preuves scientifiques du réchauffement global de la planète ont déjà été faites et que le défi maintenant était de convaincre les gens et les gouvernements d'agir.

«Ce qui a le plus de poids, c'est d'entendre les témoignages de Thomas et de Sara, qui ont assisté à ce réchauffement. Leurs sports sont les premiers touchés et ils sont les premiers à en voir les effets,» dit Suzuki.

«Quand ce sont des leaders dans leur domaine qui font ces déclarations, ils attirent immédiatement l'attention. Beaucoup de Canadiens prêteront oreille à ces deux grands sportifs.»

Grandi et Renner ont décidé d'agir aussi à leur domicile de Canmore en Alberta. Ils ont acquis une petite voiture qui consomme peu d'essence, ils enfourchent le vélo pour se rendre en ville plutôt que de prendre l'auto. Ils consomment les aliments qui poussent dans la région et ils n'utilisent plus la sécheuse.

Renner, médaillée d'argent aux derniers Jeux olympiques de Turin en ski de fond et ancienne championne du monde, ne compétitionne pas cette année parce qu'elle est enceinte. Elle utilisera des couches de coton pour le premier bébé de la famille, qu'elle vêtira de vêtements usagés.

«Nous espérons élever cet enfant dans un monde où il pourra mieux respirer et nous espérons qu'il connaîtra l'hiver,» a dit Renner.

Grandi et Renner ont reconnu que le fait pour eux de voyager si souvent et de se rendre régulièrement eu Europe pour compétitionner a contribué d'une certaine façon au problème global.

Avec l'aide de la Fondation David Suzuki, Grandi a calculé l'excédent de carbone qu'il aidait à rejeter dans l'atmosphère à cause de ses déplacements et il a acheté pour 535 $ de crédits carbone pour compenser. L'argent ainsi ramassé est réinvesti dans des projets verts comme les éoliennes ou l'énergie solaire.

Grandi et son épouse ont convaincu 21 athlètes des équipes nationales de ski alpin et de ski de fond d'en faire autant.

«En achetant ces crédits carbone, nous envoyons un message à nos politiciens. Nous leur disons que nous sommes prêts à payer de notre poche pour en arriver à des changements qui réduiront les émissions de gaz à effets de serre,» a dit Grandi.

Il en a même parlé à son ami Andrew Ference, défenseur des Flames de Calgary, lui suggérant de tenter de convaincre ses coéquipiers d'en faire autant. On sait que les joueurs de la Ligue nationale de hockey voyagent beaucoup.

«Leur contribution pourrait être importante, mais ils font beaucoup plus d'argent que nous, a dit Grandi en riant. Ils peuvent se le permettre.»

Suzuki espère que des athlètes très connus emboîteront le pas et défendront la cause de l'environnement.

«Je tente depuis des années de convaincre Wayne Gretzky d'aller sur la place publique pour dire qu'il a grandi à Brantford en Ontario et qu'il a commencé à jouer au hockey sur la patinoire que son père aménageait dans la cour arrière. C'est là qu'il a donné ses premiers coups de patin, a dit Suzuki. Mais aujourd'hui, à Brantford, on ne peut plus faire de patinoires extérieures parce que les hivers sont trop chauds.»

sb