Caprices de parents

Marie-Andrée Chouinard
Le Devoir
Édition du samedi 17 et du dimanche 18 février 2007

 

Les parents-rois n'ont pas envahi les écoles, mais leurs requêtes ont pris de telles proportions que des enseignants s'en inquiètent. Voici, en vrac, des anecdotes glanées çà et là, illustrant les exigences de ces empereurs parentaux.Dans certaines écoles, on parle désormais du syndrome du vendredi: des parents viennent chercher leur progéniture avant la fin des classes, histoire de ne pas être coincés dans la circulation d'avant-week-end. Pas question d'arriver trop tard au chalet!

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Les directions d'école croulent sous les demandes de révision de notes. La folie de la cinquième année amplifie tout particulièrement ce phénomène car c'est le dossier de cette année charnière qui est transmis aux écoles secondaires privées. De grâce, cachez ce D que le privé ne saurait voir...

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Une directrice d'école évoque la remise en question de l'autorité scolaire. Une fillette convoquée à son bureau après avoir commis une faute l'a carrément traitée de «maudite folle». «J'ai appelé le parent pour lui annoncer que je l'envoyais réfléchir à la maison toute la journée.» Mais la mère avait une réponse toute prête: «Si ma fille vous a dit ça, c'est qu'elle devait avoir une bonne raison.»

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À la veille d'une classe neige, une mère a tenté de convaincre l'enseignante de permettre à son enfant d'apporter ses patins. Cet article n'est pas prévu au programme, histoire de simplifier l'aventure, mais madame en fait toute une histoire. Sa fille aime le patin, sa fille veut patiner, sa fille patinera, bon!

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Une élève du primaire arrive en retard un après-midi après être allée dîner à la maison. Un billet est acheminé au professeur: «Pardonnez le retard de ma fille, nous avons cuisiné un risotto ce midi et ce fut plus long que prévu... »

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Une note dans l'agenda d'un enfant expose la raison pour laquelle le devoir de mathématiques n'a pas été fait, tel qu'exigé par l'enseignant. «Ne le chicanez pas de ne pas avoir fait son travail, c'est notre faute. Nous sommes plutôt allés au cinéma en famille.»

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Des directions d'école proposent désormais de prendre en considération le comportement de certains parents dits «chialeux» lorsqu'ils font la composition des classes, à la veille de la rentrée scolaire. «On est rendus là: en plus d'équilibrer les groupes en fonction des forces et faiblesses des élèves, on tient compte des types de parents qui vont avec les enfants.»

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