Marquer dans son but

JOSEPH FACAL - 22 JANVIER 2013

Trois points qui, comme on dit, me fatiguent.

1) Depuis des années et jusqu’au printemps, les quatre fédérations étudiantes – FEUQ, FECQ, ASSÉ et TACEQ – reconnaissaient le sous-financement universitaire. Quand le gouvernement Charest a demandé aux étudiants de contribuer à le combler partiellement en payant plus, tout d’un coup, le sous-financement est disparu. Une guérison miraculeuse. Le Lazare universitaire s’est levé et s’est mis à marcher.

Qu’on ne me casse pas trop les pieds avec les transferts entre fonds. Ils sont connus et inscrits dans les règles de fonctionnement édictées et imposées par le gouvernement qui, aujourd’hui, les invoque pour mettre en doute ce qu’il admettait lui aussi jusqu’à tout récemment.  

2) L’anti-intellectualisme est vigoureux au Québec. Beaucoup de gens pensent qu’on met trop d’argent en éducation et pas assez dans les «vraies affaires». Pour ces gens, il n’y aura jamais assez de gras à couper dans ces repaires d’incompétents et de profiteurs que sont les universités (il y a du gras, oui, mais infiniment moins qu’ils ne le pensent).

En soutenant que les universités avaient déjà assez d’argent, les étudiants ont donc fait le lit des pires ennemis du savoir et de la culture. Les étudiants seront évidemment les premiers à en souffrir puisqu’on ne peut toucher aux sommes gelées dans des contrats de travail. Et maintenant, ces mêmes étudiants se plaignent de ces compressions qui sont, au moins pour une part, une conséquence de l’argumentation qu’ils soutiennent depuis l’an dernier. Bravo.

3) On évoque souvent les folies immobilières de l’UQAM, qui furent certes des gâchis monumentaux. Pour la petite histoire, il faut cependant rappeler qu’elles furent initiées par un recteur auparavant président du syndicat de professeurs, qui devait largement sa fonction à ce tremplin et à l’appui des associations étudiantes.

Mais beaucoup de projets immobiliers s’expliquent aussi parce qu’il y a 30 % d’étudiants de plus qu’il y a 10 ans sur nos campus. C’est en partie ce qui explique la quantité d’étudiants totalement perdus qu’on y trouve et qui ne devraient pas être là. Mais nous aurions un problème d’accessibilité, paraît-il. Décidément…