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Cannabis et adolescence: cocktail nocif

MONTRÉAL, le 17 déc. /CNW Telbec/ - Les adolescents canadiens seraient parmi les plus grands consommateurs de cannabis au monde. Les méfaits de cette drogue sur le cerveau des jeunes est pire qu'on ne le pensait, selon une nouvelle étude réalisée par la Dre Gabriella Gobbi, chercheuse en psychiatrie à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). La nouvelle étude, publiée dans le journal Neurobiology of Disease, montre que la consommation quotidienne de cannabis chez les adolescents causerait dépression et anxiété et pourrait entrainer des effets irréversibles sur le cerveau à plus long terme.

"Nous souhaitions savoir ce qui se passait au niveau du cerveau chez l'adolescent lorsqu'il consomme du cannabis et si il était plus susceptible au niveau neurologique que l'adulte", explique la Dre Gobbi également professeure à l'Université McGill. Les résultats de l'étude montrent que le cannabis agiterait sur deux molécules importantes dans le cerveau - la sérotonine et la norépinephrine- impliquées dans la régulation de fonctions neurologiques telles que l'humeur et l'anxiété.

"En effet, chez les adolescents exposés au cannabis, nous avons observé une baisse de la transmission de la sérotonine conduisant à un trouble de l'humeur ainsi qu'une augmentation de la transmission de la norépinephrine conduisant à long terme à une plus grande susceptibilité au stress", livre la Dre Gobbi.

De précédentes études épidémiologiques avaient déjà montré l'incidence que pouvait avoir la consommation du cannabis sur le comportement chez certains adolescents. " Cette étude est une des premières se penchant sur les mécanismes neurobiologiques à la base de l'influence du cannabis sur l'état de dépression et d'anxiété chez l'adolescent", affirme la Dre Gobbi. C'est également la première fois qu'une étude démontre que les traumatismes liés cannabis sont plus graves durant l'adolescence qu'à l'âge adulte.

Le Dre Gabrielle Gobbi est chercheuse de l'axe des neurosciences de l'IR-CUSM et également psychiatre et professeur agrégée au Département de psychiatrie de l'Université McGill.

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