Une fatwa lancée en Egypte contre un converti
Il ne fait pas bon se convertir en Egypte au christianisme ainsi qu'en témoigne une fatwa lancée contre Mohammed Hegazy, le menaçant de mort, et le contraignant à se cacher avec sa femme, pour cause d'apostasie, suite à sa demande d'enregistrement de sa conversion sur sa carte d'identité, auprès d'un tribunal civil. Il n'a pas même pas le soutien du père de sa femme, convertie également, qui aurait réclamé que le juge la fasse divorcer, et qu'on la lui ramène, même morte!
Car Mohammed Hegazy avait porté plainte contre le ministère de l'intérieur, arguant du fait que les chrétiens n'ont aucun mal à se convertir à l'islam, mais qu'en revanche pour un égyptien de souche, musulman, il n'existe aucun moyen de faire reconnaitre une conversion sur les papiers d'indentité.
C'est un grand risque qu'a pris le jeune homme de 25 ans, car aujourd'hui il est traqué. Son message ne passant pas auprès des medias egyptiens, il s'est même décidé à ouvrir un blog de façon anonyme, afin de pouvoir témoigner: "Je pense qu'il y a des milliers de convertis qui se taisent" dit-il, affirmant souhaiter rester dans son pays et cherchant à faire valoir ses droits. La clandestinité évite, aux dires de certains, les tortures des services de police, mais aussi des familles...
Mohammed Hegazy ne s'était pas rendu seul devant le tribunal, mais vraissemblablement suite à des menaces de mort, l'ONG egyptienne pour les droits de l'Homme s'était retirée de la défense du jeune homme , tandis que l'Eglise copte refusait de lui fournir un certificat témoignant de sa conversion.Or il est interdit à l'Eglise copte de se livrer à quelque prosélytisme que ce soit, au point qu'elle refuse de baptiser les musulmans venant la rencontrer, de peur de tomber sur des services de la police secrète...
Les cas de convertion clandestine comme Mohammed Hegazy ne seraient pas isolés, et se retrouveraient dans la plupart des pays musulmans, en Algérie, notamment dans les régions berbères où la presse algérienne dénombre des milliers de conversions. Et ici la fatwa lancée contre Mohammed Hegazy émanne de l'université réputée et écoutée du Caire, Al Azhar, dont l'influence pourrait pousser certains musulmans à exécuter la menace de mort sur lui ainsi que sur sa femme. Cela pourrait donc lui arriver n'importe quand...
L’islam ne reconnaît pas la liberté de conscience et la liberté de religion