Les 12 travaux d’Hercule Coderre

LISE RAVARY - 5 NOVEMBRE 2013

Ce matin, des tâches herculéennes attendent le nouveau maire de Montréal. Parce qu’au-delà des poignées de mains, des tapes dans le dos et des promesses pour séduire l’électorat, Denis Coderre devra s’attaquer à des problèmes complexes pour lesquels il n’y a pas de solutions faciles. L’heure est au courage et à la transparence.

1-      Hercule, le Hugo Girard de la mythologie gréco-romaine, a nettoyé les écuries d’Augias, intouchées pendant 30 ans, comme la Ville de Montréal. Denis Coderre devra en purger tous les éléments corrompus. Car il en reste. Avant que l’UPAC débarque.

2-      Le crime organisé, c’est la coquerelle de l’humanité. Elle résiste à tout, même à la bombe atomique. La structure administrative de la Ville doit être revue de fond en comble, de façon à ce que les pourris qui voudraient mettre sur pied des nouveaux stratagèmes soient pris en souricière. Ils y travaillent déjà, soyez-en certains.

3-      Le nouveau maire doit revoir le déficit des fonds de pension des trop nombreux employés municipaux qui gagnent déjà 33 pour cent de plus que les fonctionnaires provinciaux. Les Montréalais ne veulent plus payer pour des privilèges qui sont refusés à la majorité.

4-      Il faudra un jour réduire le nombre d’élus. Trop cher, trop lourd et plus de sièges veut dire plus d’occasions pour des infiltrateurs de se faufiler. Parmi les 57 candidats à Verdun se trouvait un sympathisant des Frères musulmans.

5-      Être la métropole française de l’Amérique, quel positionnement de rêve pour Montréal. Le maire doit consolider et accroître le caractère francophone de la ville, tout en vantant son bilinguisme fonctionnel. Un avantage unique.

6-      Vivement une stratégie d’affaires avec tous les milieux qui font d’une ville un endroit exceptionnel pour établir des entreprises, de l’urbanisme à l’éducation. Le maire devra combattre la gestion en silos.

7-      Par la force ou par le charme, Montréal doit contrôler tous les agendas qui la concernent. Pas Québec, pas Ottawa. Le maire Coderre devra partir en guerre, si nécessaire.

8-      Oui à des incitatifs pour attirer et retenir les familles, mais attention, l’ingénierie sociale coûte cher et donne rarement les résultats escomptés.

9-      La Ville doit mieux coordonner les travaux d’infrastructures et communiquer ses plans d’intervention. C’est le cafouillage qui empoisonne la vie des citoyens.

10-   Avant de se lancer dans projets de transport collectif chimériques, pourrait-on désengorger le réseau aux heures de pointe ? Les usagers de la ligne orange savent de quoi je parle. Personne ne choisit le transport collectif quand l’expérience est désagréable pour l’usager.

11-   S’attaquer aux îlots de chaleur par le verdissement et l’imposition de normes anti-chaleur pour les matériaux de construction.

12-   Et puis, serait-ce trop demander à Hercule Coderre de trouver une solution durable aux nids-de-poule ? Ou faut-il adresser cette requête au Père Noël ?

Monsieur Coderre, l’Histoire vous surveille : à vous de décider dans quelle colonne elle inscrira votre nom. Celle des héros ou celle des zéros.