(AFP) 5 janvier

WASHINGTON — L'allure de la marche paraît être liée à la longévité chez les plus de 65 ans, selon une analyse de plusieurs études portant sur un groupe étendu de personnes des deux sexes et publiée mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

"Le nombre anticipé d'années restant à vivre pour les hommes et les femmes augmente avec l'allure de leur marche", écrivent les auteurs de cette communication parue dans le numéro du JAMA daté du 5 janvier.

Ils ont calculé que la longévité normalement attendue à un âge donné commence à augmenter pour les deux sexes à partir d'une vitesse d'un mètre par seconde. L'allure moyenne des participants a été de 0,92 mètre par seconde.

Cette recherche a porté sur des données recueillies entre 1985 et 2000 auprès de 34.485 individus, --80% de Blancs, 59,6% de femmes--, dont l'âge moyen était de 73,5 ans.

Ces chercheurs ont constaté que l'allure de la marche était liée aux différences dans la probabilité de survie pour les participants de tous les âges et des deux sexes.

Mais c'est surtout après 75 ans que ce paramètre permet de mieux prédire la longévité à dix ans, dans une fourchette de 19 à 87% chez les hommes et de 35 à 91% pour les femmes.

Les auteurs de l'étude, conduite par le Dr Stephanie Studenski de l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, est), ont conclu que l'allure de la marche était aussi pertinente pour prédire la longévité que l'âge, le sexe, l'usage d'un déambulateur, des maladies chroniques, un passé de fumeur, l'indice de masse corporelle ou la tension artérielle.

Plusieurs raisons expliqueraient selon eux pourquoi la vitesse de la marche peut être un bon indicateur pour prédire le nombre d'années restant à vivre chez les personnes âgées.

"Marcher requiert de l'énergie, un contrôle des mouvements et fait travailler de multiples organes dont le coeur, les poumons, le système nerveux, circulatoire et squeletto-musculaire", soulignent ces médecins.

Un marche plus lente pourrait ainsi être le signe d'une détérioration du fonctionnement de ces organes et de ces systèmes, ajoutent-ils.

L'allure de la marche pourrait par conséquent servir à identifier des personnes âgées ayant un risque accru de mortalité, comme celles dont le rythme de la marche est inférieur à 0,6 mètre par seconde, estiment ces chercheurs.

Dans un éditorial également publié dans le JAMA et accompagnant cette recherche, le Dr Matteo Cesari, de l'Universita Campus Bio-Medico à Rome, estime ainsi que l'allure de la marche "est un indicateur général de l'état de santé (...) qui pourrait aider à prendre des décisions cliniques".

Mais, juge ce médecin, "des recherches supplémentaires seront nécessaires pour déterminer si le rythme de la marche peut potentiellement changer les critères définissant un patient comme gériatrique".

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