Et si les femmes étaient machos?

Laura Martin
La Tribune - Sherbrooke
8 avril 2008

«Chaque fois que nous en parlions, je me risquais à affirmer que les hommes et les femmes ont la même sexualité. Chaque fois, je choquais. Pourtant, pour moi, il est clair que les deux sexes ont autant de désirs et autant besoin de les combler.»

Pour les 100 ans de naissance de Simone de Beauvoir, la native de Windsor publie l'essai La femme sexuée. Elle n'est pourtant ni psychologue, ni sociologue, ni sexologue. Sa pensée, elle l'a développée assise à des tables garnies, l'oreille tendue.

«Il y a vingt ans d'expérience et de discussions derrière ce livre. Autodidacte, je n'ai pas suivi de cours, où l'on place tout dans des boîtes; je préfère vivre, essayer, découvrir, voyager. Dans ma recherche de l'âme soeur, j'ai fréquenté beaucoup d'hommes. Certains d'entre eux étaient subjugués par ma sexualité, que j'exprime, que je vis avec fougue. Je prends les choses en main de façon à être satisfaite.»

L'homme initiateur


 

Marthe Saint-Laurent
Imacom, Frédéric Côté

 

Selon cette rédactrice et communicatrice de profession, si tant de couples éclatent, c'est à cause des désirs refoulés et des non-dits qui traînent sous les oreillers. Le stéréotype de l'homme initiateur et de la femme en attente, si solidement ancré sous les couettes québécoises, n'est épanouissant pour personne.

«Par peur de nos envies, par confort aussi, nous restons cloîtrés dans ces vieux rôles judéo-chrétiens, explique-t-elle. La femme doit être consciente qu'elle est sexuée, autant que l'homme. Qu'elle a des désirs et qu'elle peut les partager. Qu'elle est autre chose qu'une mère, qu'une épouse, qu'une employée. Sinon, c'est le cul-de-sac.»

Marthe Saint-Laurent, qui se définit comme une femme macho, espère que son petit bouquin, publié à la maison Boule-Être, fasse son chemin dans les têtes et les lits. Et qu'il serve à sauver des mariages. Qui sait!

«Être sexué ne veut pas dire qu'il faut aller papillonner à gauche et à droite. Au contraire. Mais pour penser vivre à deux, il faudrait commencer par se dire les choses telles qu'elles sont, sans recourir à des faux-fuyants, des faux-semblants, des faux maux de tête...»

On peut imaginer que ça va jaser dans les soupers...

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