Québec - La charia fait son entrée dans une entreprise de Blainville, sous la pression du syndicat

Point de Bascule
lundi 9 février 2009

« De la liberté religieuse à l’extrémisme religieux, il n’y a parfois qu’un pas. Doit-on, sous le prétexte d’accommodement raisonnable, encourager ce dernier ? » — Claire L’Heureux-Dubé, juge retraitée de la Cour suprême du Canada.

Au centre de cette affaire, on retrouve l’imam Mohamed Aziz Chraibi, celui qui avait soulevé la controverse après avoir été invité à parler de l’islam à l’école Jacques-Rousseau, un événement qui fût annulé.

Voilà où on en est après les millions consacrés à la caravane Bouchard-Taylor ! Les entreprises et les syndicats ont l’odieux de régler ces demandes au cas par cas, et doivent assumer des frais légaux élevés ou céder aux demandes des fondamentalistes. Si le gouvernement du Québec était courageux, il adopterait une loi qui encadre l’accommodement religieux au travail, quitte à utiliser la clause dérogatoire.

Les demandes abusives comme celles qu’ont faite ces employés exacerbent l’islamophobie.

Vivement une fatwa ! : Égypte - Fatwa contre les accommodements religieux au travail : "Priez moins pour travailler plus"

***

Accommodements coûteux

Un employeur « poussé » à l’accommodement par décision arbitrale vient d’accepter - pour éviter un coûteux procès - de laisser trois employés musulmans se rendre à la mosquée les vendredis midi.

Chawki Mokhtari, Abbas Boubekeur et Benkhelif Mehdi sont des employés des Laboratoires Riva, à Blainville.

En 2006, ils réclament de pouvoir faire quatre prières quotidiennes au travail. L’employeur est disposé à réorganiser la salle de conférence et à réaménager les douches pour les ablutions requises par leur religion.

...les trois employés exigent davantage : le prêche de l’Imam à la mosquée est « important » ; ils veulent s’absenter deux heures pour y assister.

...la Cour suprême a déjà tranché : « Le fait que plusieurs personnes pratiquent la même religion de façon différente n’invalide pas pour autant la demande de celui qui allègue une violation à sa liberté de religion. »

Et il suffit qu’un tribunal juge « sincère » la croyance religieuse invoquée pour qu’elle donne ouverture à la demande d’accommodement...

Un membre influent de la communauté musulmane du Québec, Mohammed Aziz Chraïbi, trouve « malheureux » que cette affaire rejaillisse dans les médias, qu’il accuse de relancer le débat sur les accommodements raisonnables.

« Ça va encore attiser le feu, alors qu’il s’agit d’une affaire personnelle entre ces gens-là. Notre communauté a assez payé, en 2007 et 2008, avec ces histoires-là. »

...

Un cauchemar pour les PME

« Et qu’arriverait-il si nos employés catholiques exigeaient de s’absenter les dimanches ou le Jeudi saint pour aller faire la tournée des sept églises ? », demande Guy Prud’homme, v.-p. aux affaires scientifiques du Laboratoire.

Et si l’entreprise comptait non pas trois, mais 20 musulmans pratiquants ? « On aurait un gros problème », conclut Fanny Hébert...

Patate chaude pour le syndicat

...Robert Gendron, l’agent d’affaires du syndicat des Teamsters ... admet que pour toutes les instances, l’affaire était une patate chaude.

Retour