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La stratégie sioniste de Jérusalem à Washington en passant par Genève

20 avril 2004

Robert Bibeau robertbibeau@hotmail.com

 

 

A Jérusalem, les purs et durs du Likoud et de toute une constellation de partis religieux au pouvoir dans l’État ethnique d’Israël frappent le mouvement palestinien, tuent les militants, exterminent les dirigeants et mènent une guerre farouche contre le peuple palestinien, l’affamant, le privant d’eau potable, le privant de travail, détruisant ses maisons, coupant ses vignes et ses oliviers, l’expulsant de ses terres, détruisant ses hôpitaux et ses écoles, l’emmurant dans une camp de concentration ignoble et scandaleux derrière un mur d’insécurité.

 

Pendant ce temps, à Genève, l’aile gauche du camp sioniste, le Parti travailliste-les sociaux-démocrates qui alternent à la direction de l’État ethnique d’Israël- propose de négocier un « accord » avec quelques soi-disant « leaders » du mouvement palestinien. Évidemment, il ne saurait être question dans cet accord de faire cesser les privations et les humiliations quotidiennes, de fermer les points de contrôles, de faire cesser les meurtres ciblés, de fournir de l’eau et de la nourriture au peuple affamé, de restituer les champs spoliées, de replanter les oliviers, de reconstruire les maisons détruites, de mettre fin à l’occupation illégale et illégitime de la Palestine, et surtout, il ne saurait être question de restituer l’ensemble des terres envahies et occupées et encore moins de garantir le droit de retour aux expatriés des trois guerres d’invasion successives.

 

A Genève, les sociaux-démocrates sionistes expliquent que jamais ils n’arracheront de telles concessions au peuple israélien et que le mieux qu’ils puissent obtenir est la restitution d’une partie des terres spoliées et le droit de créer un état bantoustans, mais à la condition que la partie palestinienne fasse montre de bonne volonté et accorde quelques nouvelles concessions pour compenser une offre « aussi généreuse ».

 

Dès que les soi-disant représentants du mouvement palestinien ont fait ces concessions et accepté un nouveau recul des droits du peuple Palestinien (comme de renoncer au droit de retour), la partie droite du mouvement sioniste à Jérusalem et leurs supporteurs à Washington s’emparent de ces concessions qui deviennent la nouvelle base de discussions pour d’autres tractations.

 

Nous avons récemment assisté à une telle ronde de négociation. Il y eut les dites « incusrsions » -lire les attaques féroces de l’armée israélienne avec tanks, hélicoptères Appaches et avions F-16 contre la bande de Gaza, les villes de Cisjordanie et les camps de réfugiés- qui visaient à montrer toute la force de la partie sioniste et à briser la résistance de la partie palestinienne. Il y eut les assassinats ciblés pendant que les négociateurs de l’aile gauche du mouvement sioniste tramait l’accord de Genève. Quand l’accord de Genève proposant la renonciation illégitime au droit de retour des réfugiés fut connu celui-ci devint la base de la proposition Sharon entériné et publicisé par le Président Georges Bush, à Washington.

 

La conséquence directe de l’accord de Genève, fut l’assaut de Sharon et de Bush contre le droit de retour. Ces soi-disant négociateurs palestiniens ont porté un tort considérable aux intérêts et à l’unité du peuple palestinien.

 

Pendant tout ce processus la cinquième colonne sioniste dans les pays Occidentaux a pour rôle de maintenir vivant le souvenir de l’Holocauste, pas pour que tout cela n’arrive jamais plus (ce qui serait une noble entreprise), mais pour rappeler aux peuples occidentaux qu’ils sont responsables du génocide du peuple juif et que cette culpabilité mille fois répétées par des films, des reportages, des livres, des articles de journaux, des cérémonies, ne peut être expié qu’au prix d’un appui inconditionnel à l’État hébreux, quoiqu’il fasse.

 

Parfois, au moment opportun, un incendie criminel dans une école juive, un soir de congé scolaire, viendra rappeler à ces Occidentaux oublieux leur devoir d’appui inconditionnel sous peine d’antisémitisme primaire. L’enquête policière n’est pas encore amorcée, les preuves ne sont pas encore recueillies que dès le lendemain les accusations d’antisémitisme fusent. Sans attendre les résultats de l’enquête, les intellectuels de tout acabits et les politiciens affairistes montent aux barricades et chacun jure d’extirpé la gangrène antisémite de la tête de cette populace qui ose penser que l’État d’Israël et le général Ariel Sharon, cet « homme de paix » disait Georges W. Bush, seraient des fauteurs de guerre et des dangers pour la paix mondiale.

 

De fait, cette aile du mouvement sioniste mondial a pour tâche de rappeler aux peuples du monde que la victime c’est le peuple Juif, même si à la télévision le bon peuple pourrait croire qu’il a bien vu un soldat israélien tuer un enfant à bout portant. Même si le bon peuple pourrait croire qu’il a bien vu un tank démolir une maison avec sur le perron cette femme en pleurs tenant d’une main le bras fragile de son enfant suspendu dans le vide. Même si le bon peuple pourrait croire qu’il a bien aperçu cette militante pacifiste américaine debout devant un bélier mécanique tentant au prix de sa vie d’empêcher la démolition d’une résidence.

 

Tout cela n’est qu’illusion et doit être vite oublié car le peuple élu à qui Yaveh a promis cette terre de Canaan et de Judée, le peuple désigné martyr un jour et pour toujours c’est le peuple hébreu. Les autres ne sont que des agresseurs. Ainsi va la stratégie sioniste, de Jérusalem à Washington en passant par Genève.