LA VICTIMOCRATIE : QUAND LA FAIBLESSE DEVIENT UNE FORCE

DSC 0053 La victimocratie : quand la faiblesse devient une force

Etre victime, c’est le pied. En Occident, le statut de victime octroyé à une communauté ou à un groupe d’individus confère un droit d’impunité dans le jugement d’autrui. Quel est le point commun, a priori, entre le fait d’être noir, arabe, une femme, un homosexuel, habiter les banlieues …? Tous des victimes!

La modernité bien-pensante a retrouvé les chemins balisés du puritanisme. Racisme, machisme, ségrégation, homophobie, tels sont les maux contre lesquels luttent avec une rage inégalée des associations communautaristes comme le CRAN ou SOS Racisme. Mais ces dernières représentent un danger en véhiculant dans toutes les sphères de la société une pensée unique, celle du politiquement trop correct. Elles engagent un processus de reconnaissance identitaire en faveur de certaines communautés, oubliant que la République ne reconnaît que les individus et non les groupes. Mais pour parvenir à leur fin, ils se comportent comme les pires des fascistes.

En effet, par le biais de ces associations de défense des communautés, il semble émerger un nouveau phénomène, celui de la victimocratie. La victimocratie, ou le fait de mettre les victimes de plus en plus au coeur du fonctionnement de la société, néglige et abroge le pluralisme et la liberté de parole et de penser. Le simple fait d’être noir, arabe ou une femme confère une impunité dans le jugement d’autrui. On ne peut par exemple plus dire comme Zemmour que  »la plupart des trafiquants sont noirs et arabes » sans avoir sur le dos toutes les associations de défense des droits de l’homme, la justice et la société civile. C’est par exemple le cas de la marque Nivéa qui s’est vue contrainte de retirer une publicité jugée  »raciste » montrant un afro-américain et flanquée du slogan  »recivilisez-vous ». Et si le mannequin avait été blanc, cette publicité aurait-elle été interdite au nom de la lutte contre le racisme? J’en doute fort…

“LA DISPOSITION DU STATUT DE VICTIME MET LES INDIVIDUS DANS UNE BULLE DE PROTECTION”

Il y a donc aujourd’hui une dangereuse dérive dans notre société: à force de vouloir trop protéger les victimes, c’est-à-dire ceux qui souffrent d’une relative marginalisation du fait de leur appartenance culturelle, ethnique, sexuelle…, notre société est en proie à des forces de désintégration. On ne peut plus juger un noir, un arabe, une femme, un homo, sans se faire coller l’étiquette de raciste, machiste, xénophobe, homophobe ou autre. Par exemple, à la dernière élection présidentielle, en 2007, Ségolène Royal utilisait son genre pour se victimiser et discréditer Nicolas Sarkozy: “Mr Sarkozy, ne me traitez pas comme cela, les femmes ne sont pas des objets ».
La disposition du statut de victime met les individus dans une bulle de protection. Dès lors, au nom du respect des identités et des appartenances de chacun, exigence défendue par les associations communautaristes, on ne peut plus rien dire qui sorte du moule normatif sans être considéré comme un bourreau. Mais en vérité, les fascistes, ce sont eux. Ils sont les propagateurs d’une pensée unique qui vise le respect de toutes les appartenances au nom des libertés individuelles, mais qui concrètement conduit à la dissolution des libertés de parole et de penser. Abrogeons-donc les lois qui pénalisent le racisme, au nom d’une liberté perdue sous la pression des droits de l’hommisme, celle de penser librement!

“LE RÉSULTAT D’ENSEMBLE EST UNE DISSOLUTION DE L’ÂME DE LA FRANCE”

Cette victimocratie provient d’un mal dangereux : le communautarisme. Le communautarisme consiste à reconnaître les droits pour les communautés et groupes et non plus pour les individus. C’est un phénomène malsain qui menace la République. En effet, l’intégration en France a longtemps reposé sur le modèle d’assimilation : aucune différence de race, ethnique…. Ainsi, les individus sont tous des citoyens à part entière. L’immigré renonçait donc à son identité pour adopter les coutumes de la France. Mais à partir des années 1970-1980, émergent les revendications du droit à la différence, donnant naissance à un régime bâtard où l’assimilation n’est plus la norme. Ces revendications au droit à la différence sont dangereuses car depuis plus de 1500 ans, la France s’est construite sur Rome et le christianisme. Au nom de quelles exigences cela devrait-il évoluer vers un régime bâtard? Pour constituer une nation, il faut une discipline qui consiste à rentrer dans les moules culturels français. Or aujourd’hui, les gens ne se mélangent plus, ils se séparent. C’est la liberté de la tribu et du groupe d’imposer ses règles au nom de la liberté individuelle.

Le résultat d’ensemble est une dissolution de l’âme de la France, de ses libertés de parole et de penser au nom d’un processus de reconnaissance identitaire des  »victimes ». Ainsi, comme l’a à juste titre repéré Max Gallo,  »la France est-elle en passe de devenir un simple territoire où cohabitent des tribus? Notre nation est en proie à des forces de désintégration »… Voilà de quoi méditer.