Sondage en éducation

La majorité des enseignants sont victimes de violence

Mise à jour : 12/05/2010

Un récent sondage commandé par la Fédération autonome de l’enseignement démontre que la violence fait malheureusement partie du quotidien de la majorité des enseignants du Québec.

Le sondage, réalisé par la firme Léger Marketing, démontre que la moitié des professeurs ont été victimes de violence physique, par des étudiants aussi jeunes qu’en maternelle. «Je me suis fait frapper au ventre à plusieurs reprises, explique Isabelle Sénécal, une enseignante de maternelle. On parle de coups de poing, de coups de pied au ventre.»

En plus de la violence physique, 85% des enseignants interrogés auraient subi de la violence psychologique ou verbale. «Je me suis fait faire le signe de te couper la gorge et dire “tu vas en manger toute une”. C'est un élève de première année qui m’a dit ça parce que je lui ai demandé de retirer sa casquette», raconte avec émotion Katéri Corbeil, qui enseigne dans une école primaire.

Si la violence physique est surtout l’apanage des élèves, la violence psychologique, elle, provient de diverses sources. Pas moins de 45% des professeurs qui en ont été victimes l’auraient subi de la part de parents.

Les victimes subissent évidemment les contrecoups de ces abus: stress, fatigue et troubles du sommeil ont été cités par quelques-uns des 2000 répondants au sondage. Pas moins de 45% des professeurs songent d’ailleurs à changer de carrière tant la pression est grande. «Vous savez, moi, j'ai été formée pour enseigner comme enseignante, je dirais, généraliste, résume Katéri Corbeil. Je n'ai pas été formée pour servir de punching bag

En avril 2008, le ministère de l’Éducation reconnaissait ce problème et lançait un plan d'action pour prévenir la violence à l'école. Mais depuis 2 ans, peu d’améliorations ont été constatées sur le terrain. Pire: la moitié des enseignants sondés estiment que le phénomène s’est amplifié dans les dernières années.

La Fédération a d’ailleurs commandé cette étude pour lancer un cri du cœur aux responsables de ce dossier. «Ce qu'on vous livre aujourd'hui, explique son président, Pierre Saint-Germain, c'est le ras-le-bol des profs par rapport à cette situation qui est vécue. Ça n'a plus de bon sens et ça prend des mesures.»

(TVA Nouvelles)

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